top of page

Interview : Cédric Clause, du karting jusqu’à Disneyland !

  • Photo du rédacteur: Arthur Legrand
    Arthur Legrand
  • 3 juil. 2023
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 13 juil. 2023

Aujourd’hui pour cette interview sur Cars&Paddocks, nous accueillons Cédric Clause, à 46 ans le Niçois en a vu de toutes les couleurs, passant du karting à la Caterham, courant en Formule Ford ou en Porsche, véritable touche à tout, il fait de sa passion son métier en étant cascadeur la semaine et pilote le week-end, vous allez découvrir un homme au grand cœur et qui n’a peur de rien !

Cédric bonjour, en ce week-end de course à Pau ville , tu participes au grand-prix en série HTCC, tu es donc pilote, mais tu as aussi un métier qui sort de l’ordinaire ?


Exactement, je suis cascadeur automobile, cela a commencé en 2002 lorsqu’un pote m’appelle et me dit qu’il vient de rentrer en tant que cascadeur à Disney, il m’explique alors que vu que je cours déjà ma place est clairement là-bas, il y a un casting de 3 jours à passer avec 200 mecs et ils n’en sélectionnent que 8. Bon, du coup, je me décide à y aller en me disant qu’au moins, je l’aurais tenté et puis j’aurais fait mumuse sur des BMW donc un moment assez sympa pour moi. Je passe alors le casting, puis trois semaines après, Disney me rappelle en me disant que je fais parti des huits cascadeurs retenus dans l’équipe du spectacle pour le show moteur action !

On a ensuite eu une formation pour apprendre les ficelles du métier, et pendant six mois Rémy Julienne et la famille Bataille nous ont alors tout appris. Passant du saut en voiture, au deux roues (en voiture), au drift,180 degrés, 360 degrés en soit toutes les cascades possibles et inimaginables à faire en voiture. À la suite de cette formation, on a ainsi été jeté dans ce spectacle et durant 19 ans, j'ai travaillé dans le show cascade à Disney (au même moment Kevin Ropars et Laurent Lasko (lasko show)y travaillent également en tant que cascadeurs).


Tu dis au début que tu courais déjà en compétition avant d’entrer à Disney, depuis quand cours-tu ?


Mon père courait en karting à cette époque, j’avais 7-8 ans et je le suivais donc avec mon frère Christophe sur les circuits le long de sa saison. À 13 ans, je fais enfin ma première course, le temps commençait à être long (rires), mais cette première expérience n’était pas la meilleure, mon père m’a “jeté” directement dedans, en me disant que c’est comme cela que l’on apprend. J'avais zéro expérience, forcément la première année n’a pas été simple, on venait en touristes, il n’y avait pas de mécanique, de réglages ou de préparation, ça a duré un an et l’année d’après, j'ai eu un déclic, car j’en avais marre d’être garé. J’ai alors bossé la théorie, en suivant ceux de devant afin d'avoir les bonnes trajectoires etc, j’ai réussi à faire quelques podiums et cela m’a motivé. Car la première année avec autant de difficultés, je ne m’imaginais pas continuer, finalement, j'ai fait dix ans de kart en allant jusqu’aux championnats de France.


Donc pendant pas mal d’années, tu te fais la main en kart, mais tu as également fait de la compétition auto, en quoi as-tu roulé ?

Exactement, mon père roulait en coupe Caterham, et sur les mêmes week-ends, se déroulait le GT series où la Caterham était éligible. Durant quelques années, il faisait son week-end en coupe caterham et puis la course finit, je prenais à mon tour le volant pour faire le GT series. Mes week-ends se faisaient avec une coéquipière qui était Anne-Sophie Nourry (fille de Michel Nourry) pendant deux ans, on se partageait le volant.


À la suite de cette aventure en Caterham, mon père et moi décidons de rouler sur Porsche 911 2.7 RS, on s’engage alors en championnat ASAVE (championnat de voitures de tourisme classique), on roulait à ce moment surtout pour le plaisir, mais quelques podiums sont tout de même tombés !


En 2011 je reviens en kart kz 125 jusqu’à aller en finale du championnat de France à Laval , mais pour finir, je décide d'arrêter définitivement le kart, les prix ayant explosé, c'était quasi impossible de continuer (plus de 4 000€ le w end).


Je me lance alors en monoplace dans le trophée Kent en Formule Ford, en 2012 pour le championnat . On a ainsi décroché quelques podiums avant que je ne revende la voiture.

En parallèle de tout ça, on continuait à rouler en ASAVE avec la 911 avant que je n’arrête la compétition pendant deux ans.


Deux ans plus tard, je me suis monté une 911 3.0L SC pour rouler encore en ASAVE, c’était top, la voiture était géniale, j’ai fait les trois premières courses qui se sont conclues par trois podiums. L’expérience était formidable jusqu’au moment où j’ai pété un moteur, ce qui a signé la fin de l’aventure avec la 3.0L (quelques années plus tard Cédric a tout de même refait la Porsche).



Cédric et sa 911 3.0L avec laquelle il décrochera 3 podiums en 3 courses !








Source : One Up Racing



C’est une belle aventure dans divers championnats, couronnée pour la plupart de réussites, j’ai aussi entendu que tu avais roulé en Twin’Cup, championnat présent ce week-end à Pau ville, peux-tu nous en dire plus ?


Tout à fait, en 2015 je me jette dans cette aventure sans y connaître grand-chose en emmenant avec moi mon pote Laurent Dziadus(champion de France long circuit en kz125). Laurent lui avait un garage Renault.

.

On s’est alors monté une voiture chacun, Laurent m’a beaucoup aidé, car on montait les voitures après le boulot, le soir sans savoir où l'on allait. Les voitures finies, on est allé s'entraîner sur le circuit des Ecuyers (proche Paris), et là, ça a été la douche froide, c’était une catastrophe, je n’avais jamais piloté sur une voiture traction et donc j’enchainais les têtes à queue et les erreurs. Ça m'a littéralement mis une claque, je me suis alors dit “ok d’accord, je ne sais pas conduire”. J’ai ainsi repris les bases du pilotage, aidé de Pierre Krypciak (pilote et mécanicien du team et 4 titres en championnat de France de kart), on a alors monté le “Team Lucas” avec Pierre et Laurent.


On est ainsi arrivé en Twin’Cup, et ça s'est assez bien passé puisque Laurent décroche deux titres de champion de France et en 2018 j’obtiens le titre en sprint long puis en 2019 je décroche le titre de vice-champion de France en sprint. Je partage le volant avec Aurore Van Elslande que je coach en parallèle qui sera également titrée championne de France féminine. Puis, on nous a fait comprendre qu’il fallait laisser la place, j’ai décidé alors de m'acheter une Clio 2 cup pour faire la coupe de France en groupe A, mais avec le Covid, j'ai roulé très peu avec la voiture puis je l’ai revendue.


Après ça, nous avons donc connu cette pandémie qui a bien endigué le monde du sport automobile, tu as alors laissé de côté un peu ce monde pour travailler, et aujourd’hui, tu es de retour dans non pas dans une mais deux catégories !


C’est ça, en 2023 je reprends la compétition dans la catégorie HTCC en coupe de France des circuits et je fais en parallèle le TC France en TC A light avec Aurore Van Elslande sur sa 208 dans mon team ONE UP et le Ropars Racing Team.

Pour le moment en HTCC, je roule sur une E36 325i qui a Arnos m’a permis de décrocher la pôle et de remporter les deux courses du meeting. Mais, j'ai raté Dijon-Prenois et je dois donc récupérer les points manquants ce week-end à Pau ville (Cédric fera alors podium lors de la course du dimanche).


Dans ce nouveau départ en HTCC, Cédric se montre redoutable et s'accroche à la seconde place du classement et ce même en ayant loupé un meeting !




En HTCC je me laisse une année pour apprendre et une deuxième pour gagner, c’est mon objectif.

Quant au TC, je réapprends totalement, la 208 étant une traction et diffère totalement de la Twin’Cup, je suis arrivé à Magny-Cours il y a quelques semaines de cela sans connaitre la voiture, donc c’était plus une course de prise en main qu’autre chose !


Mais, avec le boulot c’est compliqué de faire tous les meetings. En parlant de ton métier, tu as été cascadeur pour le show Disney, mais aujourd’hui que fais-tu ?


Après Disney, j’ai donc continué ce métier qu’est cascadeur, je suis spécialisé dans les cascades en voiture pour le cinéma et le spectacle , c’est un métier génial, car tout d’abord, je suis derrière un volant et le métier est passionnant, on va dans des paysages magnifiques, on rencontre des gens géniaux et c’est un métier dans lequel il faut être réactif, car on a souvent qu’une prise sans connaitre la voiture, donc on doit directement se mettre dans le bain ! Je travaille entre autre avec Sébastien Seveau pilote et cascadeur automobile qui m' apprend beaucoup, "stunt guys" également.

J’ai aussi monté “ONE UP”, une structure pour faire du coaching et de la prestation location de voiture, j’ai passé un BPJEPS sport auto diplôme pour faire pilote instructeur et je coach du débutant au confirmé.




Sa structure ONE UP vous permet de vous former au pilotage mais aussi à la glisse !





Je coach donc chez le team Ropars en TC, mais aussi dans le team CDRS en TCR Europe ainsi que des pilotes de Twin’Cup. (Que vous soyez pilote ou non, n'hésitez pas à contacter Cédric pour vous former au pilotage !).


Est-ce que tu peux nous donner des exemples de films ou séries dans lesquelles tu as tourné et des anecdotes si tu en as ?


Bien sûr, j’ai pu jouer dernièrement dans la série Lupin avec Omar Sy, Mr spad ou j ai été la doublure de Clive Owen mais aussi dans le film “Medellin” de Franck Gastambide, où il y a un an pile, j'étais à l’heure actuelle en Colombie. Ce fut un tournage incroyable, un de mes meilleurs moments dans ce métier, les gens étaient super gentils, le cadre magnifique et les cascades incroyables !


Enfin Cédric, quel est ton meilleur souvenir automobile ?


J'en ai plusieurs, en Twin’Cup notamment lors d' une course au Castellet… mais aussi lors des nocturnes à Pau ville car l’ambiance est incroyable, le tour auto où j' ai suivi des pilotes pour les coaché c' était une semaine de dingue. Le plus marquant sera assurément lors de ma course en coupe Caterham lorsque j’ai roulé à Monza en Italie en 99, le circuit est légendaire et se retrouver à piloter dessus est une expérience incroyable et puis le public, les Tifosis, ils sont fous !


Super, merci pour tout Cédric, nous espérons de tout cœur que tu remporteras ce championnat HTCC mais aussi TC, que tu puisses également continuer longtemps ce métier de cascadeur, hors du commun et qui a l’air incroyable !




Pour contacter Cédric :

clause06@gmail.com






N’hésitez donc pas à soutenir Cédric sur les réseaux (@one_up_racing sur Instagram) mais aussi sur les circuits ! Vous pouvez aller voir le film “Medellin” disponible sur Amazon Prime et si vous souhaitez vous perfectionner dans le pilotage ou bien commencer, vous pouvez le contacter ! Un grand merci à Cédric, qui a pris de son temps pour cette interview entre deux courses, c’est une personne au grand cœur et qui respire la passion de l’automobile !


Arthur Legrand

Comentarios


bottom of page