Porsche Nourry, la GT3 R des enfers

Si la 997 GT3 R commence aujourd’hui à dater face aux dernières générations 992, il en est une qui résiste encore et toujours, la 997 GT3 R de Michel Nourry.

Porsche à chaque nouvelle génération a pour habitude de présenter une version course de sa 911 destinée à la Carrera Cup ou bien d’autres courses comme pour les 24H du Nürburgring par exemple.

Elle est donc un accès aux gammes Porsche de course. La génération 997 n’y a donc pas échappé et en 2008 est présentée la 997 GT3 R, un modèle destiné à l’endurance mais aussi à la Carrera cup dans une version un peu moins puissante.

Une version extrême de la 997 ici préparée par Michel Nourry

Mais le modèle d’aujourd’hui n’est pas une simple GT3 R, car elle est passée entre les mains d’un des plus grands préparateurs de Porsche en compétition, Michel Nourry.

Il y a quelques années de cela Michel Nourry achète donc cette 997 GT3 R d’usine, avec un but, courir en Carrera Cup France.

Grand amoureux de la marque, c'est en 1975 qu’il attrape le virus Porsche qui depuis ne l’a jamais lâché, partant à ses débuts d’une 911 restaurée par ses soins et lui faisant gagner un nombre assez impressionnant de championnats régionaux jusqu’à gagner la Carrera Cup France.

Michel Nourry concour encore aujourd'hui au volant de sa 997 GT3 R, ici à Nogaro

Et c’est avec cette GT3 R préparée par ses soins talonne et de loin les nouvelles générations, en 2017 par exemple au volant de sa 997, Michel Nourry remporte quasiment toutes les courses de la Carrera Cup France.

Et c’est de par son coup de volant et son expertise qu’il y arrive, car du haut de ses 77 ans il prépare lui-même son monstre.

Le flat 6 développe alors une puissance de 500 ch à 9 000 tr/min pour un poids contenu sous les 1200 kilos, ajoutez à cela un aileron quasiment plus large que la voiture et un aérodynamisme de compétition cette GT3 R de bientôt plus de 15 ans à largement de quoi concurrencer les dernières générations de 911.

L'aileron quant à lui est encore plus large que la voiture, déjà bien campée sur ses appuies.

Et c’est en mars dernier que j’ai pû de nouveau voir cette GT3 R aux couleurs significatives (si vous connaissez Porsche et la compétition ces couleurs vous ne pourrez pas les rater), évoluant sur le circuit de Nogaro elle était effectivement très efficace avec Michel Nourry au volant les autres 911 (991 GT3 R et Cup) n’avaient effectivement aucune chance.

Et c’est au détour de quelques clichés que m’aborde la compagne de M.Nourry, nous discutons alors de la voiture et elle m’explique “qu'un soir, invité chez des amis, Michel devait tester les freins qu’il venait de monter sur la voiture. Nous avons alors pris la GT3 R pour nous y rendre. J’étais donc assise à côté de lui , accrochée à l’arceau. En arrivant les fleurs n’étaient plus très fraîches”.

C’est sur cette note légère, que nous nous sommes quittés, la qualification commençait alors.

Enfin, en 2021, Michel Nourry, au volant de sa 997 GT3 R ouvrait les 24h du Mans, il faisait parti de la Carrera Cup France avec 3 générations de 911 cup, il a montré que cette 997 et que le pilote en avaient encore sous la pédale.

Le nom "Nourry" est aujourd'hui une référence dans le monde Porsche

Cette Porsche c’est donc un bout de l’histoire d’un homme, passionné de sports mécaniques, qui dans son garage prépare des monstres de compétition, dans un esprit simple, celui de la compétition comme on en faisait avant. Cette anecdote de cette Porsche monstrueuse sur une route de campagne fait rappeler cette époque où pour se rendre au circuit les pilotes devaient emprunter les départementales à bord de bolides comme les GT40 et autres 917k.

En piste, cette GT3 R est impressionnante, de par son look mais aussi sa sonorité

Aujourd’hui, Michel Nourry continu donc de piloter, mais en famille, accompagné de sa fille Anne-Sophie, ils courent ensemble et ce n’est pas pour faire de la figuration. Car Anne-Sophie est la seule femme à courir en Carerra Cup et à en avoir gagné une manche.

Le nom Nourry risque donc de résonner encore longtemps dans les paddocks.

Arthur Legrand